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LAPIAZ DU FOLLIU BORNA


FB18 [ Gouffre de Chenalette ]


[ Description ]


En août 2009, le FB18 a été relié au Réseau du Folliu
Description

Zone d'entrée

Un petit orifice se poursuit par un couloir terreux suivi d''une pente très raide donnant dans un élargissement surmonté par un deuxième orifice, mais impénétrable. Au raz du sol débute une zone étroite dont certains passages ont été minés et on débouche peu après dans une salle prolongée à la base par un laminoir incliné; il ne faut surtout pas se laisser entraîner vers le bas, car la glissade pourrait mal se terminer du fait que c'est le sommet d'un puits ! Pour le descendre, rejoindre un trou dans le plancher où un court méandre permet de trouver les amarrages; à la base de ce vaste puits de 30m (Puits du Kong Fou), une nouvelle verticale de 8m, suivie d'un palier surmonté d'une vaste cheminée et d'un dernier cran de descente de 4m terminent cette zone d'entrée.

Galerie Amont

A la base des puits de la zone d'entrée, un méandre se détache : c'est le "Méandre du Silex". Après quelques mètres de progression, on peut remonter au sommet du méandre, puis revenir en arrière où une galerie se détache pour cheminer parallèlement. Après une trentaine de mètres, une boucle se greffe sur le cheminement principal, puis la galerie se met à remonter et le sol se couvre de cailloux; en continuant ce long méandre, on peut ensuite rejoindre la base du "Puits des Superlatifs" (FB29) : c'est la jonction avec le Réseau du Folliu.

Trajet principal jusqu'à -130

Depuis la remontée vers la Galerie Amont, le Méandre du Silex, qui était jusqu'ici plutôt étroit, prend de l'ampleur en hauteur (jusqu'à 10-12m) et la progression se fait en montagne russe jusqu'à un élargissement formant un ressaut de 8m dont la base est occupée par un bassin. Peu après, un premier P10, puis un deuxième permet de prendre pied dans la Salle de l'Oubli que l'on peu aussi atteindre par une boucle aérienne depuis le sommet du premier P10 (cet accès n'est toutefois pas vraiment agréable !). Au fond de la salle, s'ouvre un magnifique puits de 18m baptisé "Puits des Pierre à Feux" à cause des nombreux bancs de silex qui garnissent les parois; son accès nécessite une longue main-courante. A sa base, une salle encombrée de blocs se poursuit par une galerie jusqu'à un carrefour : à droite se détache le Méandre des Combattants, tandis que sur la gauche, deux petits ressauts mènent sur une fissure impénétrable à la cote -130m.

Zone du fond

Peu avant le terminus de -130m se détache le Méandre des Combattants. Au départ, il n'est pas vraiment confortable, mais on arrive bientôt sur un élargissement où sur droite on remarque l'arrivée d'une galerie : c'est par là que débouche la "Boucle Lustu'crue"; après un nouveau passage peu confortable, le méandre prend de la hauteur avant de former un puits de 8m au fond occupé par un bassin. Ce dernier est suivi par un puits de 22m qui s'évase rapidement, car situé sur une grosse faille transversale, puis une une nouvelle verticale de 10m se prolonge par un méandre; perdant petit à petit de la hauteur, il peut être suivi jusqu'au siphon terminal à -162m.

Boucle "Lustu'crue"

Le départ se trouve dans la Salle de l'Oubli, au niveau du sommet du deuxième P10. Une galerie sinueuse et légérement remontante mène dans une salle dont le sommet est percé d'une cheminée; à sa base, un départ donne sur un puits de 11m en 3 ressauts sur lequel se greffe une petite boucle. Au fond de ce puits, une galerie assez confortable et légèrement concrétionnée se développe sur une vingtaine de mètres jusqu'à un P7 donnant dans une petite salle. Au fond, une galerie coupée de deux R4 permet alors de jonctionner avec le Méandre des Combattants.




Géologie

La cavité se développe dans l'alignement de deux grosses failles parallèles orientées SW-NE qui sont signalées sur la carte géologique; l'une d'elles forme la combe caractéristique que l'on emprunte pour gagner l'entrée du gouffre; Toujours d'après la carte géologique, la première de ces failles (celle qui est le plus au Nord) entaille les calcaires massifs du Malm dont le pendage est ici d'environ 40-50° en direction SE, tandis que la deuxième, au rejet plus important, met en évidence la limite entre le Malm (Jurassique) et le Néocomien (Crétacé).

Dans le gouffre, il semblerait que l'on puisse observer ces deux faciès, car il y a des zones où la roche est vraiment différente : parfois ce sont des parois lisses de calcaire massif, parfois ce sont des parois de calcaires en petits bancs où on observe de très de nombreux rognons de silex. A quelques endroits, on remarque en outre des "lits de cherts", mais ces derniers sont moins importants que ceux que l'on peut voir dans le Gouffre des Corneilles situé à deux kilomètres à vol d'oiseau sur le lapiaz d'En Lys.




Hydrogéologie

En étiage, on observe qu'un petit ruisseau alimenté par le suintement des parois; il s'écoule dans le Méandre du Silex pour emprunter la suite du réseau avant de disparaître dans le minuscule siphon situé à la cote -130m.

Lors de fortes pluies ou la fonte des neiges, le gouffre devient par contre très "actif". Un premier écoulement s'échappe d'une fissure impénétrable au fond de la salle proche de l'entrée; un petit ruisseau s'écoule alors dans le méandre qui suit avant d'arroser copieusement le P30. A la base du P8 qui suit, on passe à la base d'une grosse cheminée d'où provient une importante arrivée d'eau : c'est peut être une partie du ruisseau précité grossi par d'autres écoulements. Le débit du ruisseau qui s'écoule ensuite dans le Méandre du Silex est alors important et des cascades se forment dans la plupart des verticales; dans le Puits des Pierres à Feux, la cascade balaye parfois entièrememt le puits et l'eau atteint alors pratiquement la paroi opposée. Dans la "Boucle Lustu'crue", l'eau provient d'une cheminée dans la première salle et s'écoule ensuite dans ce réseau à la dénomination évidente. L'eau collectée dans les différents réseaux disparaît ensuite dans les deux branches terminales, l'une à -130m et l'autre à -162m. Dans cette branche, le méandre terminal présente des traces de mise en charge certainement dû au fait que le siphon n'est pas capable d'absorber tout le débit lors des grosses crues.




Météorologie
Un fort courant d'air aspirant était présent pendant les mois de novembre 1997 à février 1998. On pouvait nettement le sentir depuis l'entrée jusqu'à la Salle de l'Oubli. Au mois de mai 1998, ce courant d'air aspirant n'était plus vraiment perceptible, mais par contre il y avait un fort courant d'air soufflant dans la branche amont au départ du Méandre du Silex; ce dernier provenait du terminus du méandre et se poursuivait vers le fond du gouffre. Cette inversion n'est pas encore expliquée, mais elle est certainement liée à des jonctions avec d'autres cavités en surface.



Biospéologie
Au mois de mai 1998, un cavernicole a été observé au sommet du puits de 30m. Ce dernier ressemblait à un pseudo-scorpion à la pigmentation noire dont les réactions était assez "agressives" si on le taquinait !



Historique
L'entrée est découverte en juin 1997, mais l'exploration ne commence qu'au mois de novembre. Une première sortie est nécessaire pour agrandir la zone d'entrée, puis une deuxième sortie permet d'explorer le gouffre jusqu'à la Salle de l'Oubli et de topographier la zone d'entrée et la zone des puits.

Au mois de janvier 1998, la topographie est complétée jusqu'à la Salle de l'Oubli, puis au mois de février l'exploration se poursuit jusqu'au terminus de -130m; au mois d'avril le fond à -162m est atteint et la Galerie Amont, repérée au mois d'avril, est explorée au mois de mai.

Enfin au mois d'août, en compagnie d'une équipe du MUCC (Moskow Univerity Caving Club, Russie), exploration de la "Boucle Lustu'crue" et topographie de la Galerie Amont. Quelques sorties postérieures à l'année 1998 n'ont pas apporté du neuf, mais la cavité a été déséquipée.




Topographies




Photographies




Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)