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CAVITES SUR LA ZONE DU RESEAU DES FEES


COMMUNE DE VALLORBE


Grotte du Gaucher

Emergence no.20

Description
Développement  :  85m Dénivellation  :  13m (-7;+6)

Un petit porche au sol ébouleux permet de s'enfiler dans une fracture où un ressaut de 2-3 m de profondeur se prolonge par un étroit couloir descendant avec une étroiture à mi-parcours qui aboutit à un carrefour (-7m). Droit devant, la suite du conduit est rapidement impénétrable, tandis que sur la gauche une galerie transversale donne dans la "Salle des Bijoutiers", puis un virage à 90° sur la droite mène à une nouvelle bifurcation.

A gauche, un conduit assez confortable au sol recouvert de sédiments mène une dizaine de mètres plus loin dans une faille perpendiculaire formant la "Salle Chocolat". Sur la gauche, une escalade de 3,5 m est suivie par un éboulis remontant se terminant près de la surface (+3m).

Revenu à la bifurcation et en prenant tout droit, un laminoir remontant tourne ensuite sur la droite et débouche sur une fracture transversale dont l'accès est plus pratique en empruntant juste avant une marmite trouant le plancher. En suivant le fond de cette "Faille Donat" qui est très étroite et dont l'orientation est identique à la fissure d'entrée, on arrive à une remontée donnant sur un élargissement. A ce niveau il est alors possible de l'escalader et de gagner le sommet de la faille où une trémie obstrue le plafond (+6m).

En face, un resserrement des parois doit être franchit pour redescendre au fond de la faille et l'on arrive ainsi sur un passage bas (-4m) où la plupart du temps un siphon barre le chemin. Derrière cet obstacle, on peut ensuite remonter la jolie "Galerie des Marmites" qui mesure environ 1,6 m de large sur 80 cm de hauteur et qui après un peu plus d'une dizaine de mètres bute sur une trémie. Toutefois, un court passage sur le côté gauche donne permet de rejoindre le "Siphon des Larmes" et derrière ce dernier, qui est de petites dimensions, une courte zone chaotique se termine par une nouvelle trémie.

[ Photographies ]

[ Topographie ]

Géologie

Calcaires du Séquanien.


Hydrogéologie

Emergence temporaire qui se met en charge lors de très fortes pluies ou à la fonte des neiges. La montée de l'eau dans la fissure d'entrée est alors de l'ordre de 1 cm/min et la cavité se noie entièrement (peut-être que le sommet de la cheminée à +6 m forme une cloche d'air ?).

Lors de très grosses crues, le débit à la sortie de la grotte est vraiment très impressionnant et d'autres sources impénétrables situées en contrebas sont aussi observables.

Il est probable que la grotte fasse partie du même système que les Sources des Gerlettes et que c'est un trop plein de ces dernières lorsque le débit augmente, mais cela n'est pas encore prouvé. Il y a aussi peut-être une liaison hypothétique avec le Réseau des Fées.


Météorologie

Si le siphon au départ de la "Galerie des Marmites" est désamorcé, la grotte est parcourue par un fort courant d'air qui s'inverse suivant la saison : soufflant en été, il est aspirant en hiver. Dans ce dernier cas, des formations de glace obstruent parfois presque entièrement le conduit à la base de la fissure d'entrée.

Du 30 décembre 2004 au 20 mars 2005, des mesures en continu de la température ont été effectuées vers l'entrée et ces dernières varient fortement (-18°C à +15°C) comme le montre ce graphique ci-dessous.


Historique

En 1978, le Groupe Spéléo Lausanne (GSL) effectue plusieurs séances de désobstruction puis en 1990 le même club continue le travail jusqu'à la profondeur d'environ -5m.

En 1992, le chantier est repris par le Spéléo Club de la Vallée de Joux (SCVJ) qui cette fois découvre la suite et la topographie en 1993. En 1994, une désobstruction leur permet d'explorer la "Galerie des Marmites" mais la topographie n'est pas levée.

En janvier 1999, une petite équipe interclubs GSL/SCVJ entame une désobstruction vers le siphon terminal de la "Galerie des Marmites", mais sans succès. Plusieurs sorties seront ensuite effectuées par le GSL pour continuer le travail et en 2000 le siphon est enfin franchit, mais derrière la suite (non topographiée) est défendue par une trémie très instable.


Faits divers

La fissure d'entrée était autrefois encombrée d'un gros bloc, mais lors d'une sortie du GSL en janvier 2000, un des membres de l'équipe pris appuis sur le bloc avant de basculer avec ce dernier deux mètres plus bas. Légèrement blessé, il ne put que constater que ce gros bloc obstruait cette fois le fond de la fissure alors que les deux autres compères se trouvaient encore au fond de la grotte. Heureusement, ces deux derniers avaient pris du matériel adéquat et après une courte désobstruction ils purent ressortir sans faire appel au spéléo-secours.


Bibliographie

Aubert D. (1977) : Géomorphologie de la source de l'Orbe. - Stalactite, 27(1) : 27-41

Anon. (1928) : Exploration de la Grande Baume. - Feuille d'Avis de la Vallée de Joux, 19 janvier 1928

Audétat M., Christen D., Deriaz P., Heiss C., Heiss G., Luetscher M., Morel P., Perrin J., Wittwer M. et les contributions de Blant M., Chaix L., Perrin B., Pignat G. (2002) : Inventaire spéléologique de la Suisse, Tome 4, Jura vaudois partie ouest. - Commission de Spéléologie de l'Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds : 460-461

Brandt C. (1982) : Les sources de la reculée de La Dernier (Vallorbe/VD). - Stalactite, 2/81 + 1/82 : 21-27




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