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SANETSCH - LAPIAZ DU GENIÈVRE


G3 - GROTTE DU PORCHE



Situation
S'ouvre tout en haut du lapiaz, au bas d'une pente raide et en bordure de la combe qui s'étire au pied du Sex rouge.


Description
La grotte s'ouvre par un puits d'environ 5 x 6 mètres de section et de 5,5 mètres de profondeur où il est possible de descendre en désescalade sur un des côtés. Au fond, une courte galerie descendante en inter-strate avec sol d'éboulis donne rapidement sur un beau méandre où les éboulis font place à un sol rocheux; à partir de là, on va donc suivre ce méandre coupé de petits ressauts et parfois tortueux sur plus de 200 mètres. Au début, il mesure 1 à 1,5 mètre de large pour 5 à 8 mètres de hauteur et sur le trajet on croise une première arrivée d'eau, une perte et une boucle au plafond, puis on arrive dans une zone avec un annexe sur la gauche formant deux boucles au pafond; dans cette zone on trouve en outre trois arrivées d'eau qui alimentent le ruisseau.

Peu après il faut franchir un ressaut de 3,5 mètres (corde) puis le méandre perd rapidement de la hauteur pour prendre des dimensions moyennes de 1m de large pour 3-4m de hauteur. On passe ensuite sous une curieuse arche rocheuse (c'est "Le Porche" qui a donné son nom à la grotte) et après quelques coudes le trajet devient moins tortueux. On passe ensuite dans une toute petite salle avec une perte au raz du sol, puis après un peu plus d'une cinquantaine de mètres de progression où on croise un petit "shunt" sur le méandre, on rejoint un carrefour où sur la droite démarre la première galerie transversale.

Cette première galerie transversale est un laminoir descendant d'environ 2-3 mètres de large dont la hauteur est nettement moins confortable malgré le petit surcreusement qui au milieu cisaille le sol; la progression est en plus peu agréable car les parois sont déchiquetées et tranchantes. Après une dizaine de mètres, le laminoir perd de la hauteur et l'exploration a été stoppée 6 mètres plus loin sur un rétrécissement conséquent (-56m).

De retour sur le trajet principal, il faut passer sous une grosse dalle en travers de la galerie, puis on retrouve un méandre de 1m de large sur 3m de haut mais ce dernier perd peu à peu de la hauteur et on débouche alors dans une zone basse formant un nouveau carrefour car sur la droite se trouve la deuxième galerie transversale.

Cette dernière est en tout point semblable à la première par sa direction et sa pente mais aussi par sa morphologie. La seule différence est qu'elle est plus longue mais aussi plus basse et que de ce fait la progression est encore moins agréable. Après une vingtaine de mètres, le surcreusement se termine par un trou étroit où une petite circulation disparaît et droit devant le laminoir se poursuit encore sur quelques mètres avant de devenir infranchissable; c'est ici le point bas de la grotte à -64m.

En laissant de côté ce laminoir, la grotte se poursuit droit devant par un couloir au sol recouvert de cailloux où l'on progresse d'abord à quatre pattes puis à plat ventre et une dizaine de mètres plus loin on rejoint ainsi le terminus avec sur la gauche une trémie et sur la droite, une fissure impénétrable (-51m).



Géologie
Nappe des Diablerets. La grotte se développe dans les calcaires du Barrémien supérieur à faciès Urgonien dont les couches sont ici orientées vers le sud-est avec un pendage d'environ 25 degrés. L'axe principal suit par ailleurs une longue faille orientée grosso modo est-ouest.


Morphologie
L'axe principal est caractérisé par un méandre qui se développe sur l'axe d'une faille perpendiculairement au pendage des couches. Par ailleurs, ce méandre présente sur de nombreuses portions un appendice transversal au plafond (creusé sur un joint) ce qui lui donne une forme caractéristique en "trou de serrure".

Quant aux deux galeries latérales situées au fond de la grotte, leur morphologie est bien différente car elles se développent sur un joint en suivant le pendage..Ce sont des laminoirs avec au centre un petit surcreusement dans le sol et les parois fortement corrodées sont constituées de lames effilées et tranchantes.


Hydrogéologie
A une vingtaine de mètres de l'entrée, on rencontre un ruisseau souterrain qui s'écoule ensuite tout au long de l'axe principal avant d'emprunter la première des deux galeries transversales jusqu'à son terminus où il disparaît dans une fissure impénétrable. Si ce ruisseau semble pérenne, le débit en étiage est très faible et il est surtout actif à la fonte des neiges ou en périodes de fortes pluies.


Météorologie
En août 2005, un fort courant d'air aspirant parcourait la cavité avant de se perdre au fond des deux galeries latérales. La présence et le sens de ce courant d'air indique qu'il y a probablement un orifice en aval de ces galeries, mais malheureusement impénétrable.


Ostéologie
Depuis la base de la galerie qui prolonge l'orifice d'entrée jusqu'à une distance d'environ 200 mètres, de nombreux ossements jonchent le sol de l'axe principal. Ces ossements, non déterminés mais appartenant probablement à des rongeurs et à des petits bovidés (chèvre, moutons, chamois, ...), sont la plupart du temps regroupés après avoir été emportés par les crues successives.


Historique
La cavité est découverte en septembre 1970 par la SSS-Valais (GSR) puis l'exploration sera terminée en 1971. Une nouvelle topographie est ensuite levée par une équipe inter-club GSR/GSL lors de deux sorties en 2003 et 2005.


Photographies




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