« Poteux de Saillon ( Février 2018 ) | Soirée chauves-souris ( février 2018 ) » |
Participants : Luca, Valentin B, Valentin P, Félix
On est parti vers 9h de la gare de Bussigny. La route était plutôt bien dégagée, mais on ne peut pas en dire autant de la marche d’approche qu’on a fait en raquettes (sauf Luca qui l’a faite à ski). Au début, on a eut une bonne trace à suivre.
Mais la seconde moitié s’est faite dans la neige vierge, profonde de plus d’un mètre par endroits.
On a, au final, mis plus de deux heures pour faire les 6km jusqu’à la cabane du club de la vallée de Joux, dont l’espace avant l’entrée (couvert sur 3 cotés) nous a offert un abri bienvenu pour nous équiper et déjeuner.
On a ensuite rejoins l’entrée qui était assez grande pour ne pas être couverte par la neige. En revanche il y avait bien 1.5m de neige tout autour, donc même avec la pelle que Luca avait emmenée, on en aurait eut pour un bon moment pour réussir à trouver les amarrages de tête de puit.
D’après Luca, depuis que le puits a été re-équipé, la corde de 50m ne suffisait plus tout à fait, donc il a eut la bonne idée de prendre une corde de 20m en plus, qui nous a permis d’utiliser un gros sapin quelques mètres plus loin comme amarrage naturel, et un arbre plus petit en tête du puit pour rejoindre le fraction du P40 d’entrée, qui comportait de magnifiques concrétions … de glace !
Arrivé au fond du P40 (sur un gros tas de neige/glace), on avance de quelques mètres pour rejoindre la main courante qui mène au puit suivant. Au bout de deux mètres, la main courante disparaît soudain … dans une coulée de glace qui ne laisse que de justesse la place pour passer en rampant sur le coté (ce qui n’est pas super pratique quand on est longé en même temps).
Luca passe le premier, pour nous annoncer juste après qu’on a un problème : la corde du P4 (qui comme tout les suivants est sensé être équipé en fixe) auquel menait la main courante est totalement couverte de glace (quelque millimètres tout du long, et un énorme paquet sur le haut). Il tente d’abord de casser la glace, avant de nous demander de lui apporter la corde de secours qu’il avait emmené dans son kit (bien prévoyant ce Luca …) pour qu’il équipe le puit.
Suit un petit passage assez pentu et bas avec une corde qui n’est pas gelée, puis un autre puit avec de la glace seulement sur le dernier mètre, donc Luca descend et je le suis pour rejoindre une sorte de petite salle.
Pour rejoindre le puit suivant, il faut emprunter une petite « tranchée » en pente douce. La main courante commence à environ un mètre du début de la tranchée ce qui en temps normal ne pose pas de problème vue que la pente est très douce et le puit à 3/4 mètres. Sauf que le fond de la « tranchée » est couvert d’une coulée de glace bien glissante, qui aurait été un toboggan bien sympathique s’il ne donnait pas sur le haut d’un puit d’une dizaine de mètres. Luca s’y engage quand même pour revenir quelques instant d’après en disant qu’il y a un problème : la corde de ce puit est elle aussi prise dans la glace !
Finalement, la corde de 50m du P40 d’entré se révèle assez longue pour remplacer la corde de secours (vue que jusqu’au fractio on utilisait la corde de 20m, il restait pas mal de rab), donc les deux Valentins déséquipent la corde de secours et la remplacent par ce qui reste de la corde de 50m.
Pendant que Luca équipe ce second puit avec corde gelée, les 2 Valentins me rejoignent dans la petite salle. N’étant pas très rassurés par le toboggan, on commence à réfléchir à un moyen de sécuriser un peu l’accès à la main courante. Au final on accroche les deux sangles qu’il nous reste ensemble par une tête d’alouette, et on attache une extrémité à la corde précédente (celle gelée sur le dernier mètre) à l’aide d’un mousqueton et d’un cabestan. On peut donc se longer sur cette chaîne pour atteindre en sécurité la main courante.
On descend alors deux petits puits sur la corde de secours pour arriver vers -100, en haut du P38. Vue le temps qu’on a mis pour arriver jusque là, et le fait qu’on voulait avoir encore de la lumière pour la partie la plus sauvage du retour, on décide que je commence à remonter tranquillement avec Luca (n’ayant jamais dépassé la 50ène ne mètres de puits avant, je préférais ne pas aller trop profond, ne connaissant pas mes limites) pendant que les deux Valentins descendaient encore le P38 puis remontent aussi.
Pour descendre le P38, il faut d’abord emprunter une main courant plein vide pour arriver du coté opposé du puit, ce qui doit déjà être fatigant en temps normal, mais qui a bien du prendre 10 minutes à Valentin P. qui a du casser toutes les stalactites de glaces accrochées à la main courante.
Au final, je remonte sans trop de difficulté tous les puits (j’aurais donc pu aller plus profond, mais dans le doute j’avais préféré m’abstenir), suivit assez rapidement de Luca. Les deux Valentins nous rejoignent peu après. Le fait de se séparer aura au moins permis de ne pas devoir attendre trop pour le P40.
Ensuite retour à la cabane pour récupérer nos affaires (qui avaient eut le temps de geler elles aussi), puis de nouveau deux heures de marche en raquettes/ski dans la neige pour rejoindre la voiture, finissant à la frontale.
En conclusion, je dirais que, du moins en hiver, la Glacière Druchaux mérite encore bien son nom avec de magnifiques concrétions de glace jusqu’à -100 voir au-delà, et un courant d’air … glacial. Dans ces conditions, je dirais qu’elle vaut bien l’effort pour l’atteindre. Par contre, pour la prochaine fois, on le saura : en hivers, il faut prévoir des cordes et des mousquetons pour équiper les puits nous même.