« Gouffre du Chevrier (4 novembre 2018) | Mini camp de speleologie sous-glaciaire sur le Gornergletscher (Octobre 2018) » |
Participants : Hansruedi (organisateur), Daniel, Jean-Luc (notre guide local), Anna, Laure, Félix
Premier rendez-vous à 6h40 chez Anna à Lausanne. De là on part pour Sainte-Marie, dans le Doubs, où on a rendez-vous à 9h30. On rencontre Jean-Luc (d’un club local, qui nous a guidé dans la grotte) ainsi que Hansruedi (qui a organisé cette sortie interclubs) et son ami Daniel.
En fait ensuite une dizaine de minutes en voiture pour arriver à la grotte (qui est à 2 minutes à pied du parking). On commence par s’équiper : pour une fois, pas besoin de baudrier, en revanche il faut la combinaison néoprène (chaussettes et gants néoprènes conseillés, certains ont échangé leurs bottes contre des chaussures de canyon, mais ça se fait bien aussi en bottes). Il est vivement conseillé de mettre la combi spéléo au dessus de la néoprène, certains passages étant assez abrasif.
Jean-Luc nous explique ensuite l’origine du nom « Trou du Pic » : le réseau complet fait 7 km à vol d’oiseau de la perte à la résurgence, avec de nombreux siphons. Pour réussir à continuer les explorations, et ayant trouvé un réseau de belle taille (1.5km de belles galeries), ils ont décidé de forer une entrée artificielle juste avant le 4ième siphon depuis l’aval. Jean-Luc, qui en plus d’être prof de maths et de physique est également sourcier, a demandé aux plongeurs de placer une tête de pioche (en métal) en haut d’une des galeries qui semblaient être proche de la surface (2m d’après la topo). Horizontalement, il a très bien réussi à la localiser (moins de 2m de décalage), en revanche il y avait une erreur sur le placement de la résurgence sur la carte IGN, du coup ils n’ont pas du creuser 2m mais 12 !
L'entrée du trou est protégée par une lourde trappe qui ressemble à une bouche d'égout (cf photo ci-dessus : Jean Luc à la sortie) qui est cadenassée (il faut contacter Jean-Luc si on veut la visiter). A noter qu'il est conseillé de laisser la trappe ouverte pendant qu'on est à l'intérieur, car il est difficile de l'ouvrir depuis l'intérieur debout sur l'échelle.
On descends ensuite plusieurs échelles pour rejoindre une galerie semi-fossile (ie qui ne coule qu'en crue, mais avec plusieurs trous d'eau, certains montant un peu au dessus du bassin alors que le niveau d'eau est anormalement bas).
Cette première galerie est très concrétion :
Dont quelques belles excentriques:
A noter que certaines des plus belles concrétions sont bien cachées dans des fissures : ça vaut vraiment le coup d'avoir un guide, et Jean-Luc en était un excellent!
On arrive ensuite au collecteur, une rivière très tranquille quand le niveau d'eau est aussi bas qu'il l'a été lors de notre visite (mais qui peut devenir violente en cas de crue, noyant la galerie presque partout).
Laure avait acheté un crocodile gonflable en guise d’embarcation ...
... qui a crevé avant même d'avoir été mis à l'eau. Du coup, On a utilisé 4 kayaks (qui reste à demeure dans la grotte) et une chambre à air de camion comme embarcation pour les visiteurs, notre guide ayant pour habitude d'y aller à la nage (s'aidant par endroit de la corde fixée en main courante tout du long, qui permet de remonter le courant en cas de petite crue).
Au bout d'environ 300m de kayak, il y a environ 30m où il faut porter les kayaks (à 2 ça se fait très bien), puis de nouveau 300m de kayak avant d'arriver au siphon. De là, on peut encore faire une petite centaines de mètres à pied pour atteindre un petit lac aux aux noirâtres dont l'eau à l'air de ne jamais être renouvelée.
Ensuite on entame le retour, bien plus rapidement qu'à l'aller, principalement car on s'arrête beaucoup moins pour prendre des photos.
Bref, une superbe sortie à recommander, par contre néoprène indispensable et code du cadenas à demander (ou encore mieux, demander à Jean-Luc s'il est partant pour jouer le guide).
Photos : Anna
Texte : Felix