Gouffre des Pierres Pleines

L’entrée de 0,6 x 1,0 m de section donne sur un petit conduit où de nombreuses séances de désobstruction ont été nécessaires pour ouvrir le passage sur 19 m de longueur et à son extrémité, un petit ressaut précède le "Puits Dupont" mesurant 28 m de profondeur.

Lors de la descente de ce puits, à mi-hauteur, on aperçoit une première lucarne. Elle mène à une petite niche avec une arrivée d’eau impénétrable provenant du plafond et cette eau disparait ensuite au plancher dans une fissure elle aussi impénétrable.

Ensuite, une deuxième lucarne, cinq mètres plus bas, donne accès à un puits de 9 m dans lequel on retrouve la circulation d'eau précédente et à la base de ce puits, un court méandre impénétrable communique avec le puits de 10 m de la troisième lucarne.

Quant à la trosième lucarne, située à la même hauteur que la précédente, elle permet de descendre dans trois puits successifs de 7, 10 et 4 m. Au fond de ce dernier, un méandre rapidement impénétrable absorbe la circulation d'eau entrevue dans les lucarnes précédentes. Enfin, à la base du puits de 7m, on trouve encore un méandre infranchissable qui rejoint une petite salle à la cote -36m dans le réseau principal.

En atteignant maintenant la base du "Puits Dupont", un court méandre désobstrué permet de franchir un ressaut de 2 m qui débouche dans une petite salle (-36m) avec sur la gauche l'arrivée du méandre impénétrable issu des puits parallèles. Ensuite, un court méandre, lui aussi désobstrué, mène au "Puits du Corail" de 5 m de profondeur (il doit son nom au fait qu'il y a des coraux sur 'un des côtés), puis le "Méandre du Scarabée" de 8 m longueur et qui lui aussi a nécessité des désobstructions aboutit au "Puits des Séniles" de 5 m de profondeur. A sa base, un départ de méandre devient impénétrable après 3 m (-53m), mais on aperçoit qu'il se poursuit sur environ 4 m avant de tourner légèrement à droite.

S'ouvre dans les calcaires du Portlandien.

Une expérience de multitracage a été réalisée dans quatre gouffres du Jura Vaudois dont l'un d'entre eux était le Gouffre des Pierres Pleines. Le 20 avril 2002, entre 15h10 et 15h50, une équipe dépose ainsi 10 kg de Naphionate au niveau de la petite niche de la première lucarne dans le "Puits Dupont" où la circulation d'eau est alors estimée à 2 litre par minutes.

La sortie du colorant a pu être observée sept jours plus tard, soit le 27 avril 2002 à 17h30, en même temps au deux sources suivantes :

Restitution du colorant

Selon Luestcher et Perrin (voir bibliographie), la région du Pré de St-Livres devrait rapidement mener à la zone noyée ce qui limite les perspectives d’un important collecteur.

Courant d'air provenant du méandre terminal. En hiver, ce courant d'air est assez puissant pour que l'entrée du gouffre reste ouverte dans la neige.

L'orifice, alors rapidement impénétrable mais dégagé dans la neige, est découvert lors d’une prospection à ski en mars 1999 par deux membres du GSL. Le club va alors effectuer de très nombreuses désobstructions pour creuser un boyau avant d'atteindre le "Puits Dupont", puis d'autres séances de désobstruction suivront pour gagner le terminus actuel. Par manque de motivation pour continuer les travaux, le gouffre est déséquipé en 2009.

Audétat M., Christen D., Deriaz P., Heiss C., Heiss G., Luetscher M., Morel P., Perrin J., Wittwer M. et les contributions de Blant M., Chaix L., Perrin B., Pignat G. (2002) : Inventaire spéléologique de la Suisse, Tome 4, Jura vaudois partie ouest. - Commission de Spéléologie de l'Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds : 102-103

Luestcher M. et Perrin J. (2002) : Expérience de multitraçage dans quatre gouffres du Jura Vaudois. - Rapport final, octobre 2002 : 1-9