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EXPLORATIONS DANS LE JURA VAUDOIS


GOUFFRE DE LONGIROD


Baume Nord du Petit-Pré-de-Rolle


[ Plan post-siphon ]

Le gouffre s'ouvre tout au nord de la commune, en contrebas de l'arête sommitale qui sépare le Pré de Rolle de la Combe des Amburnex.

Description
Développement  :  5100m Dénivellation  :  -519m

Zone des puits

Puits d'entrée de 7 m au fond duquel une étroiture donne sur un P10 qui débouche dans la Galerie des Arches. Cette dernière mène sur une succession de puits et ressauts séparés par de courts méandres souvent peu large. A -130m, au niveau d'un P28, le gouffre se divise : à la base de ce puits, la branche sud se termine à -163m par un méandre impénétrable, tandis qu'une lucarne à 10m de la base du P28 donne sur la branche nord où des crans verticaux se prolongent par le Méandre du Grondement (-163m). D'une longueur de 2 0m, il a nécessité de nombreux minages, mais la suite est un peu plus confortable malgré quelques passages étroits ici et là. Par une série de ressauts et un puits (P21) on rejoint à -197m un deuxième méandre (Méandre du Broyage) où une succession de rétrécissements et d'élargissements débouchent après 40m sur une série de ressauts bientôt suivis par des crans verticaux plus importants et plus vastes (8, 16, 5,8,17, 23m); cette zone dangereuse en crue peut être court-circuitée par des puits parallèles (Réseau des Vieux Fosssiles). Par une dernière série de puits (17, 17, 55, 16 et 21m) on rejoint alors le collecteur situé à la cote -468m.


Collecteur amont

En amont, la remontée de la Rivière des Mille et Une Nuits nécessite d'abord le franchissement d'un lac profond, puis une remontée permet de rejoindre la Salle du Col (25 x 17 m) qui doit son nom au fait qu'elle est séparée en deux par une sorte de col séparant deux pentes d'éboulis. Une large galerie ébouleuse mène ensuite à la Salle du Menhir (25 x 40 m et 30 m de haut) qui se prolonge en amont par une zone de petites galeries (dont une boucle) se terminant soit par une cheminée colmatée (-394m) soit par une trémie d'où est issu le cours d'eau (-448m). Cette zone du collecteur amont comporte encore une longue galerie qui se détache peu avant la Salle du Menhir : c'est la "Galerie 100 20 100" qui développe environ 150 m et se termine par un siphon (-435m) où il n'y aucun écoulement apparent.


Collecteur Aval jusqu'au siphon

Une large galerie rectangulaire d'environ 7 x 8 m mène rapidement à un premier carrefour où en rive gauche se détache l'Affluent des Cascades Chynoises; ce dernier se développe sur plus de 100m par une zone active remontante (petites cascades) suivie d'une zone fossile au terminus obstrué à -427m par un amas d'argile et de blocaille. En continuant le collecteur, on progresse d'une centaine de mètres sur un sol couvert de galets, puis on arrive à une série de bassins profond occupant toute la largeur et on croise un deuxième affluent, en rive droite cette fois : c'est l'Affluent du Bel Effort où on peut remonter un petit cours d'eau sur près de 200 m jusqu'à un siphon aux parois enrobées de glaise (-468m). Quant à la suite du collecteur principal, elle est constituée par une vaste galerie entrecoupée de lacs qui par endroits prend la forme d'un canyon; après de nombreux virages et une salle, un brusque coude sur la gauche se termine par le Siphon des Larmes (-481m); on est ici à environ 500m de la base des puits.


Collecteur Aval post-siphon

Le siphon fait 50 m de long avec un point bas à -7m et de l'autre côté on retrouve notre vaste galerie qui se transforme ensuite en un magnifique canyon de 1,5 à 2 m de large pour 15 m de haut; le calcaire y est très propre et fortement corrodé laissant apparaître ça et là de beaux fossiles. Au milieu du trajet dans cette rivière, dans un virage à 180° situé à -494m, un affluent se détache en rive gauche : c'est l'Affluent du Biotope dont le cours d'eau fait doubler le débit de la rivière principale et qui se termine par une trémie (-465m). A mi-chemin de cet affluent, dans une salle, un autre affluent (Affluent du Géotope) se développe vers le nord pour ensuite se diviser en deux branches; l'une d'elles se termine par un siphon alors que l'autre, la Galerie du Petit Caprice, n'est pas encore terminée.

Au terminus du canyon sur le trajet principal, une dernière cascade permet de rejoindre une vaste galerie encombrée de gros blocs couverts d'argile; la rivière y disparaît dans des fissures et la suite devient fossile. Peu après on débouche alors dans une énorme salle : c'est la Salle du Néant dont le point bas est à -519m et qui fait 120 m de long, 100 m de large et 40 m de haut. En rive gauche, un dernier et vaste affluent se détache : c'est l'Affluent du Pré de Rolle. Après une cascade de 5m à remonter (Cascade au Binjo) ce t affluent se développe sur une centaine de mètres avant de se diviser en deux branches; l'une d'elles se termine par un siphon (-493m) et l'autre par une trémie (-495m).


Historique

Le puits d'entrée (-7m) est exploré par le GSL en 1956, mais la désobstruction de la fissure du fond ne sera entreprise qu'en 1995 par un membre du GSL+SCVJ. Après la découverte de la suite, des sorties interclubs GSL-SCVJ permettent d'explorer une série de puits jusqu'à -163m où un méandre très étroit stoppe la progression. Il faudra de nombreuses séances de minage (GSL-GSR-SCVJ) jusqu'en 1998 pour finalement franchir ce passage et descendre les puits suivants qui mènent dans le collecteur. Plusieurs expéditions en interclubs (GSL-SCVJ-GSR-SCN-SCJ-Troglolog) seront nécessaire pour l'explorer tant en amont, qu'en aval où le siphon est enfin franchit en automne 2000 par un membre du SCN. Par la suite, l'exploration post-siphon sera menée par une petite équipe de spéléo-plongeurs (GSL-SCVJ-SCN).


Bibliographie sommaire

Audétat M., Christen D., Deriaz P., Heiss C., Heiss G., Luetscher M., Morel P., Perrin J., Wittwer M. et les contributions de Blant M., Chaix L., Perrin B., Pignat G. (2002) : Inventaire spéléologique de la Suisse, Tome 4, Jura vaudois partie ouest. - Commission de Spéléologie de l'Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds : 125-130

Heiss G. (1998) : Le Gouffre de Longirod. - Le Trou, 62, avril : 3-6

Perrin J. (2003) : Longirod : le gouffre le plus profond du Jura suisse. - Le Trou, 65 : 12-16

Perrin J. (2005) : Gouffre de Longirod : les explorations en 2002-2003. - Le Trou, 66 : 15-16

Perrin J., Heiss G. et Christen D. (2001) : Le Gouffre de Longirod. - Actes du 11ème congrès suisse de spéléologie, Genève, 15-17 septembre 2001, Suppl. no.15 à Stalactite : 41-45


Photographies
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