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EXPLORATIONS DANS LE JURA VAUDOIS


PUITS DE LA VENOGE


[ Photographies de l'entrée ]


Description
Développement  :  102m Dénivellation  :  38m (+2;-36)

Un large et raide entonnoir dans les sédiments, qui pourrait être descendu sans matériel mais où une échelle est vraiment appréciée, permet de gagner la base du puits d'entrée (-9m) et en dehors des périodes d'étiage prononcées un ruisseau provenant de la paroi opposée va ensuite nous suivre tout au long de la descente. Après une courte pente de galets et de sable on rejoint un virage à 90° sur la gauche où un petit diverticule se greffe sur la droite tandis qu'en s'enfilant dans un passage resserré à gauche on peut ensuite se relever dans une galerie axée sur faille. Une quinzaine de mètres plus loin, et après avoir passé au dessus d'un gros bloc, on arrive à une bifurcation qui n'est pas vraiment bien visible.

En effet, la branche de gauche est une étroiture dans le plafond qui permet d'atteindre une petite salle, puis une escalade de 6 m suivie d'un passage étroit et arrosé permet d'accéder dans la "Salle de l'Arrosoir". Cette dernière peut être remontée sur une dizaine de mètres où elle se termine (+2m) par des fissures impénétrables.

De retour à la bifurcation, la suite de la fracture mène rapidement à un puits de 5 m dont le fond est suivi par une courte galerie débouchant dans une petite salle au fond occupé par un lac au niveau variable. Ce dernier forme un siphon dont la vasque est occupée par plusieurs blocs coincés et la topographie a été stoppée en dessous de ces derniers (-29m).

Des plongées ont permis de descendre sur une dizaine de mètres de profondeur (-36m), puis après une courte zone horizontale un bloc crée une étroiture coriace derrière laquelle se trouve une grosse salle noyée très sombre dont on ne voit pas les côtés. Le plafond est asez plat et le sol en pente est recouvert de sédiments très fins et volatiles. D'après le plongeur de 2004, elle serait sans issue vers -46m, mais avec une visibilité quasi nulle ce n'est pas certains.


Remplissages
Tout au sommet de la "Salle de l'Arrosoir" il y a quelques concrétions ce qui pourrait signifier que cette petite partie de la cavité n'est jamais noyée.

Biospéologie
Lors d'une plongée en 2013, une crevette a été observée.

Historique
Le puits est connu depuis des générations et son exploration jusqu'au siphon a sûrement été faite depuis longtemps. En 1961, le GSL lève sa topographie puis en 1986 découvre une suite dans les plafonds qui sera topographiée en 1989.Le développement est alors de 89 m pour une dénivellation de 31 m (+2;-29), le point bas étant situé sous les blocs au départ du siphon.

Au printemps 2004, Yves Christen (SCN) plonge ce siphon et arrive à franchir l'étroiture qui se trouve 10 m plus bas, puis il explore ensuite une grande salle noyée (-46m ?) mais sans trouver de suite car la visibilité est quasi nulle. De cette plongée, il laisse un petit croquis.

En juin 2004, une petite équipe du GSL effectue un court essai de pompage du siphon en une seule journée, mais si l'opération est un échec elle a le mérite de motiver le club.

Il faudra néamoins attendre la fin de l'année 2012 pour que le GSL effectue une première reconnaissance afin de préparer une grosse opération de pompage.

Après avoir obtenu les autorisations de la commune et du canton ainsi que la permission des propriétaires d'une maison située à proximité adin d'utiliser leur alimentaion électrique avec un compteur spécifique (un grand merci à eux pour leur gentillesse), cette opération de pompage démarre en juin 2013 après avoir réuni tout le matériel nécessaire.

En septembre 2013, après 8 sorties, et 16 jours de pompage, la décision est finalement prise d'abandonner car le niveau du siphon n'a pratiquement pas évolué et la météo ne permet plus de continuer. Le lien suivant présente le déroulement des opérations :

[ Pompage 2013 ]

En conclusion, soit il y a une alimentation permanente au fond de la salle noyée, soit son volume est beaucoup trop important pour notre pompe. Pour voir, si une continuation existe dans la grande salle noyée, il ne reste alors plus qu'une solution : organiser une nouvelle plongée et pour cela il faudra attendre trois ans.

Le 28 août 2016, deux plongeurs sont enfin disponibles pour aller voir cette fameuse salle noyée : Sabine Sidi-Ali (GSL) et Ludovic Savoy (SSG). Il est prévu d'agrandir l'étroiture avec une barre à mine, mais Ludo se rend compte qu'il a pris des fausses bouteilles en partant de chez lui car elles sont presque vides ! Toutefois, il plonge quand même le premier pour aller voir cette étroiture, mais il ne peut tenter de la franchir car il n'a plus asez d'air.

Sabine, prend alors le relais, passe l'étroiture en sidemount sans avoir besoin de l'agrandir avec la barre à mine puis fait sagement demi-tour sur ses quarts après avoir tiré 30 m de fil jusqu'à 15m de profondeur (-41m).Lors de cette plongée, il a de nouveau été impossible de voir si cette salle est sans issue où si elle se prolonge.

[ Photos de la plongée du 28.08.2016 ]

Le 11 septembre 2016, Sabine effectue une nouvelle plongée avec Olivier Bourquin qui n'arrive pas à franchir l'étroiture.Par sécurité, elle préfère alors ne pas poursuivre toute seule dans la grande salle et ne dépasse pas le point qu'elle avait atteint lors de la plongée précédente. Un élargissement de l'étroiture semble donc quand même préférable pour une nouvelle tentative d'exploration et pour lever une topographie.




Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)