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EXPLORATIONS
DANS LE JURA VAUDOIS
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GOUFFRE ANTOINE |
Le gouffre s'ouvre au SE du Chalet Neuf du Mont Tendre. |
Description |
Développement : 437m | Dénivellation : -214m |
Le P12 d'entrée donne sur une pente terreuse suivie d'un P7 à la base duquel on prend pied sur une pente très glissante car recouverte d'un mélange de glaise et de mondmilch. Il ne faut donc pas quitter la corde car cette pente aboutit directement au sommet d'un P35 qu'il faut équiper en rejoignant une petite vire sur la gauche. Au bas de ce puits (-64m), un court méandre se sermine par un P4 où un palier confortable précède une très joli P60 qui à mi-hauteur s'évase à la faveur d'une cheminée parallèle. |
A la base de ce P60 (-135m), un nouveau méandre moins tortueux que le premier mais plus glaiseux et plus étroit mène rapidement à un P27, puis après un gros palier, un deuxième cran de descente de 8 m permet cette fois de prendre pied au fond d'une large fracture au fond occupé par un petit bassin. En remontant en opposition dans la fracture, on peut alors rejoindre un P25 se terminant par une fissure impénétrable (-195m), tandis qu'en restant au fond de la fracture, on accède à un P12 où démarre un méandre très boueux mais juste après, on débouche dans une petite salle avec deux itinéraires possibles. |
Le premier consiste à rester au fond de la salle pour descendre un ressaut de 3 m derrière une concrétion afin de s'enfiler dans un petit conduit très boueux. Après une petite salle, un dernier petit ressaut aboutit à -202m, ancien terminus du gouffre où l'eau s'enfile dans un minuscule passage impénétrable. |
Quant au deuxième itinéraire, il consiste à remonter en escalade au sommet de la petite salle afin de rejoindre le "Méandre de Bonne Espérance" qui malgré son étroitesse permet cette fois d'apprécier une zone sans argile avec par endroits quelques stalactites. Après un P4, on rejoint un rétrécissement formé par une coulée de calcite qui a été désobstruée (-206m), puis peu après le méandre se termine en cul-de-sac. Juste avant, il y a encore un P4, mais à sa base le gouffre se termine par une fissure impénétrable (-214m). |
Géologie |
L'entrée se situe sur le niveau à Exogyra Virgula qui délimite le contact entre les calcaires du Portlandien et du Kimméridgien sous-jacent. Le gouffre traverse ensuite le Kimméridgien avant de se terminer au voisinage du Séquanien. Le pendage est d'environ 15° au sud-est. |
Hydrogéologie |
En période de fortes précipitation, un ruisseau de quelques litres/seconde débouche au sommet de la salle à la cote -15m et l'eau s'écoule ensuite tout au long du gouffre avant de disparaître dans la minuscule fissure impénétrable située à -202m. |
L'eau réapparait probablement aux sources de la Malagne qui se situent au pied du Jura à proximité du village de Montricher, à 3,2 km à vol d'oiseau vers l'ouest et 700 m plus bas en altitude. Toutefois aucun essai de traçage n'a été réalisé. |
Historique |
Découvert en 1932 par l'Equipe Spéléo de Montricher (ESM), le gouffre est alors exploré jusqu'au bas du P35 (-64m), mais la suite ne fut pas aperçue. |
En 1954, un membre de la SSS-Lausanne (GSL) réalise une exploration en solitaire et s'arrête au sommet du P60 (-75m) ce qui le motive pour contacter les autres membres du club. |
Les 17 et 18 septembre 1955, la SSS-Lausanne atteint la base du P8 (-178m) où faute d'échelles et de coéquipiers l'exploration est stoppée. A l'époque, la profondeur à la base de ce puits était donnée à -201m ce qui faisait de ce gouffre le plus profond du Jura vaudois. |
Le 25 septembre 1955, la SSS-Lausanne est de retour ce qui permet de descendre le puits suivant (P12) et d'explorer quelques mètres de galerie. Tout en constatant que ça continue, la cote atteinte est donnée à -237m (actuellement -196m). |
Les 26 et 27 novembre 1955, une ultime expédition est organisée par la SSS-Lausanne qui cette fois est renforcée par quelques membres de la SSS-Genève et de la SSS-Valais. La pointe fut toutefois de courte durée car les deux hommes de pointe furent stoppés peu après par une fissure impénétrable à -243m (actuellement -202m). Cette grosse expédition se soldait donc par un gain de seulement 6 m en profondeur. |
Par la suite, le gouffre ne fut quasiment plus fréquenté car avec l'eau, l'argile et la hauteur des puits il était considéré comme peu sympathique. |
En 1979, le GSL effectue enfin l'équipement en spits, refait la topographie et dépasse le terminus précédent en découvrant le "Méandre de Bonne Espérance" qui ne sera toutefois topographié qu'en 1980 (arrêt sur bouchon de calcite à -206m). |
En 1979,-1980, le SCVJ découvre le P25 se terminant à 195m. |
En 1988, une équipe du GSL désobstrue le bouchon de calcite à -206m et poursuit l'exploration du "Méandre de Bonne Espérance" qui malheureusement se termine peu après (-214m). |
Dangers |
La visite du gouffre est fortement déconseillée lors de fortes pluie, à la fonte des neiges ou en cas de risque de gros orages car le débit du ruisseau pourrait poser de sérieux problèmes. |
Bibliographie sommaire |
Audétat M., Christen D., Deriaz P., Heiss C., Heiss G., Luetscher M., Morel P., Perrin J., Wittwer M. et les contributions de Blant M., Chaix L., Perrin B., Pignat G. (2002) : Inventaire spéléologique de la Suisse, Tome 4, Jura vaudois partie ouest. - Commission de Spéléologie de l'Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds : 176-178 |
Dutruit J. (1979) : Le Gouffre Antoine. - Le Trou, 17 : 5-7 |
Dutruit J. (1980) : En Vrac : Gouffre Antoine. - Le Trou, 21 : 15 |
Dutruit J. (1989) : En vrac : Gouffre Antoine. - Le Trou, 49 : 43 |
Goy R. (1956) : Le Gouffre Antoine. - Stalactite, 1(3), février |
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