Début
Fin
Précédent
Suivant
|
EXPLORATIONS DANS LE JURA VAUDOIS


GROTTE DE LA PERNON - GROTTE DE LA CASCADE


Grotte du Puits - Grotte de la Paroi



La Grotte de la Pernon et la Grotte de la Cascade forme aujourd'hui un seul réseau et ces deux cavités s'ouvrent au bord du sentier qui chemine sur le flanc ouest du "Cul du Nozon".

La Grotte de la Pernon, la plus au sud, est très bien visible avec son beau porche dans une petite falaise au niveau d'un pont en bois qui évite de se mouiller les pieds lors des crues. Quant à la Grotte de la Cascade, elle se trouve 65 m plus au nord, aussi au niveau d'un petit pont en bois, mais l'orifice est peu visible car situé à 6 m de haut dans une falaise.


Description
Développement  :  1201m Dénivellation  :  28m (+23;-5)

La Grotte de la Pernon s'ouvre par un porche de 3-4 m de large pour autant de haut et il est suivi par une galerie de même dimensions rapidement perçée par un orifice supérieur. La galerie d'entrée se poursuit ainsi sur une dizaine de mètres, puis dans un coude sur la droite, elle se prolonge par un conduit nettement moins confortable. A ce niveau, on a une petite galerie inférieure (Galerie SSA) ainsi qu'un boyau supérieur atteignable en escalade.

En continuant maintenant dans le conduit principal, on croise en chemin le départ à gauche de la Galerie des Cheminées qui nécessite une progression en ramping sur une bonne partie du trajet, puis après quelques coudes on arrive à un carrefour. A droite, une galerie de petites dimensions mène à une zone la plupart du temps noyée et extrêmement étroite, mais si on peut la franchir on rejoint alors la Grotte de la Cascade. Cette dernière est composée de boyaux bas dont le principal débouche à 6 m de hauteur dans une petite falaise.

De retour au carrefour, la branche de gauche mène rapidement à une zone siphonnante en période de pluie, puis on progresse ensuite dans une galerie sinueuse de 1 x 1,6 m de section en moyenne : c'est l'Avenue des Bains dont la dénomination ne laisse aucun doute sur le fait qu'elle n'est pas vraiment fossile. A son terminus, un passage désobstrué donne sur un laminoir qui siphonne en cas de crue et de l'autre côté on se relève dans une jolie zone de galerie (petits gours et bassins) menant à une salle. Par une escalade de 3 m, on rejoint ensuite une galerie basse suivie d'une faille transversale que l'on quitte à l'autre bout par une galerie peu spacieuse et de sucroit très boueuse; cette dernière se termine par un soupirail qui permet de rejoindre la Salle de la Calbombe où on retrouve un actif.

A droite, un laminoir devient rapidement impénétrable (perte de l'actif), droit devant et à 3 m du sol se détache le Boyau du Chien (exploration stoppée sur étroiture après une trentaine de mètres de reptation) et à gauche se trouve le trajet principal vers l'amont. C'est une jolie galerie active, mais après une vingtaine de mètres, on bute souvent sur le "Siphon Mystérieux" dont le franchissement sans matériel n'est possible qu'après une longue période de sécheresse.

Si on a la chance de pouvoir passer, on progresse d'abord dans un conduit de 1 m de diamètre pour 10-12 m de long, puis on rejoint un couloir peu spacieux qui se divise ensuite en deux branches étroites avant de rejoindre la Salle des Sables Mouvants. Deux passages permettent d'en sortir et de suivre un beau méandre qui mène à un élargissement formant carrefour : tout droit, un méandre est rapidement obstrué par du sable (une désobstruction n'a pas permis de passer), tandis que sur la droite une faille étroite et perpendiculaire donne sur une galerie qui reprend la direction de l'amont. On remonte alors la "Rivière des Lamentations" dans un long couloir la plupart du temps peu confortable et souvent très humide. Une voûte mouillante doit être franchie, puis la progression se poursuit dans la Galerie des Casses Cou'des où on croise quelques arrivées d'eau. A environ 200 m de la faille, une conduite elliptique précède un contour sur la droite, puis on arrive à un carrefour.

A gauche, une galerie basse a été vue sur dix mètres, mais la suite est défendue par un gros cailloux en travers du passage. Tout droit, on accède à la Galerie du Gazé qui est très étroite et à moitié noyée; elle se termine par le Siphon du Soulagement qui est impénétrable.


Géologie

Le réseau se développe au contact du Barrémien inférieur marneux et du Barrémien inférieur calcaire, limite qui n'est pas vraiment franche ce qui explique le comportement hydrogéologique du réseau car les couches marneuses n'ont pas une étanchéité uniforme.


Hydrogéologie

Les orifices de la Grotte de la Pernon et de la Grotte de la Cascade sont des émergences temporaires. Le bassin d'alimentation se situe sur le plateau du Barrémien inférieur - Urgonien au pied de la Dent de Vaulion et peut-être dans la région du Bois de Ban.

En étiage, les orifices ne sont pas fonctionnels et le peu d'eau qui circule encore ressort à l'air libre en contrebas de l'entrée de la Grotte de la Pernon ainsi qu'au pied de la falaise où s'ouvre la Grotte de la Cascade.

Cette petite circulation qui subsiste provient du siphon terminal de la Galerie du Gazé et après un trajet d'un peu plus de 150 m, une partie s'échappe dans une perte de la Galerie des Casses Cou'des tandis que l'autre partie s'écoule dans la Rivière des Lamentations. Elle disparaît vers le Siphon Mystérieux et au niveau de ce dernier, on observe encore des arrivées d'eau au débit très faible, mais suffisant pour que le siphon soit la plupart du temps amorcé.

En prériode de crue, la cavité se met en charge est plusieurs parties sont alors noyées. Le réseau réagit d'ailleurs très rapidement aux conditions météorologiques car il se développe à seulement 30-50 mètres sous la surface.


Météorologie

Un bon courant d'air est sensible dans le Boyau du Chien et cela s'explique par le fait qu'une jonction est quasi certaine avec la Grotte du Chien qui s'ouvre en surface.


Biospéologie

Araneina

Meta menardi
. Meta merianae
Trichoptera Stenophylax permistos
Lepidoptera Scoliopteriyx libatrix
. Triphosa dubitata
Chiroptera Myotis m. myotis

Pollution

Le réseau a été plusieurs fois pollué par des épandages de purins effectués dans les pâturages au pied de la Dent de Vaulion. Les conditions hydrogéologiques du système font que la pollution des eaux est extrêmement rapide, mais que le retour à une situation normale est par contre bien plus lente.


Historique

Connues depuis des siècles par les habitants de la région, les deux grottes encore non reliées ont été explorée en mai 1952 par la section de Lausanne (GSL). La Grotte de la Cascade faisait alors 45 m et la Grotte de la Pernon 150 m de développement. En 1962, la SSA explore d'abord une petite galerie qui porte le nom de ce club, puis explore l'Avenue des Bains faisant passer le développement de la Grotte de la Pernon à 379 m.

En 1983, le GSL refait une topo précise des deux grottes, puis l'année suivante désobstrue le terminus de l'Avenue des Bains et découvre la suite. Les années 1984 et 1985 permettent alors d'explorer plus de 650 m de nouvelles galeries et d'effectuer la jonction entre les deux grottes.

Pendant plus de trois ans, les conditions météorologiques ne seront pas assez favorables pour continuer, puis en 1989 une nouvelle sortie permet d'explorer 200 m de galeries.

En 2003, un boyau supérieur sera encore trouvé près de l'entrée, puis en 2009 une sortie sera effectuée pour désobstruer le méandre sableux, mais sans succès..


Photographies


Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)