COMMUNE DE VALLORBE

Sources des Gerlettes

Dans la reculée de La Dernier, 200 m en aval de la Résurgence de l'Orbe, c'est une série de sources impénétrables dans la moraine réparties sur une distance d'environ 200 m.

A une centaine de mètres de ces sources, il y a en outre un captage artificiel bétonné avec un trop plein redonnant dans la rivière de l'Orbe : c'est la source de La Dernier. Différentes études ont démontré que ce captage faisait partie du même réseau hydrogéologique que les Sources des Gerlettes, mais suite à des mesures de minéralisation et de température, Cyrille Brandt suppose quant à lui qu'il s'agit d'un aquifère indépendant du système des Gerlettes.

Le débit des sources n’a jamais été mesurés précisément car la difficulté réside en l’existence de plusieurs exutoires. Une chose est sûre, les débits varient fortement et rapidement. D’après des courbes enregistrées au Captage de la Dernier, le débit minimum est d’environ 200 l/s et le débit moyen de 700 l/s. Pour ce qui est des pics de crue, le débit doit dépasser 5000 l/s. D’après ces mêmes courbes, lors d’une crue le débit maximum est atteint en une journée et le débit d’étiage est de retour après 2-3 jours seulement.

De telles variations de débit et des réponses si rapides aux précipitations indiquent un réseau karstique bien développé avec peu de stockage d’eau souterraine.

Plusieurs essais de traçage ont été réalisés pour ces sources (Pré Gentet, Corneau, Combe à Barathoux, Pisserette) mais seul celui de la Pisserette a été positif. Le traceur, 6 kg de fluorescéine, a mis moins de 2 jours pour arriver depuis le point d’injection qui était situé 3 km en amont de la source.

Il est étonnant de voir que l’injection à la Combe à Barathoux est négative. Cela semble prouver que les eaux s’infiltrant à l’est du décrochement de Pontarlier (la branche correspondant à la salle du Miroir et à la Galerie Polaire du Réseau des Fées) sont dirigées vers la France (ou dans les sources rencontrées lors du percement du tunnel du Mont d’Or).

Les auteurs du traçage de la doline de Corneau pensent que leur traceur aurait du ressortir aux Gerlettes. Toutefois de fortes pluies l’ont trop dilué.

Le bassin d’alimentation des Sources des Gerlettes est entouré de plusieurs autres bassins soit : le bassin de l’Orbe (superficie d’environ 184 km2), le bassin des sources du Gaucher au pied des Grottes aux Fées (superficie de 0.7 km2 correspondant au fond de la reculée et à une partie de la combe de la gouille à l’Ours) et le bassin du Doubs (superficie de 62 km2).

La superficie totale du bassin d’alimentation des Sources des Gerlettes donnée par Wacker et Wittwer est de 27 km2. Les limites de ce dernier passeraient donc par la Roche des Arcs, la Muratte, le chalet Hermann, le refuge du Poteau, le Pré Loin, le Chalet Neuf, le chalet de Corneau, la Boivine, la Roulette. Dans la région du Mont d’Or la situation n’est pas claire étant donné le résultat de traçage négatif à la combe à Barathoux.

Aubert D. (1977) : Géomorphologie de la source de l'Orbe. - Stalactite, 27(1) : 27-41

Audétat M., Christen D., Deriaz P., Heiss C., Heiss G., Luetscher M., Morel P., Perrin J., Wittwer M. et les contributions de Blant M., Chaix L., Perrin B., Pignat G. (2002) : Inventaire spéléologique de la Suisse, Tome 4, Jura vaudois partie ouest. - Commission de Spéléologie de l'Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds : 478-479

Brandt C. (1982) : Les sources de la reculée de La Dernier (Vallorbe/VD). - Stalactite, 2/81 + 1/82 : 21-27

Jeanblanc A. et Schneider G. (1981) : Etude géologique et hydrogéologique du Risoux / Mont d'Or. - Faculté des Sciences Techniques de l'Université de Franche-Compté, Thèse, 374 : 155 + 34 p.

Wacker C. et Wittwer C. (1982) : Approche hydrogéologique des sources de la reculée de La Dernier et de leurs bassins (Vallorbe, Jura vaudois). - Diplôme Centre d'Hydrogéologie de Neuchâtel, non publié : 90 p.

Une des sources impénétrables des Gerlettes dans une période d'étiage

Crue aux Sources des Gerlettes en mars 2006