La source principale du massif est la source de la Sarvaz. En 1995, un traçage a été effectué dans le Gouffre du Grand Cor. Le 16 juillet, 5 kilos d'uranine en poudre étaient déversés dans le ruisseau souterrain du gouffre à la cote -100m (altitude = 2570m); le ruisseau d'un débit approximatif de 2 l/s était alimenté par la fonte des névés en surface et par les faibles pluies tombées la nuit auparavant.

Dès le lendemain, la source de la Sarvaz était teintée spectaculairement par la fluorescéine; on observe les premières traces vers 10 heures alors que la coloration devient visible à l'oeil nu dès 13 heures 30 et persiste jusqu'au soir. On constate un pic secondaire le 18 juillet, puis la teneur en Uranine décroît progressivement les jours qui suivent. Toutes les autres sources contrôlées n'ont pas montré de colorant.

Le traceur a mis 23 heures pour atteindre la source (temps de la première arrivée), soit une vitesse de 330 m/h, mais la moyenne est plutôt de 270 m/h (la dénivellation est d'environ 2200m pour une distance de 7500m). La courbe de restitution a montré qu'un maximum de traceur passe très rapidement à la source (absence d'une "traînée" caractéristique) démontrant le faible stockage du système.

Comme la Grotte du Poteu est située juste à côté de la source de la Sarvaz et qu'une importante rivière emprunte ses galeries, il n'est pas interdit de rêver à une cavité qui du sommet du Grand Cor rejoindrait le Poteu; ça ferait une belle "descente" de plus de 2000 mètres de dénivellation !