En 2010, le GS-Rhodanien a effectué la jontion entre la Grotte aux Fées de St-Maurice et la Grotte de St-Martin no.1 et ces cavités ne forment donc plus qu'un seul réseau dont le développement est de 3630m pour une dénivellation de 249m (+166;-83). |
Situation |
Le parking de la grotte se trouve à l’entrée de Saint-Maurice, sur la route cantonale du côté de Massongex; il domine le Rhône en face d’un château (musée militaire) et est très bien signalé. De là, il suffit de traverser la route pour suivre un chemin balisé qui remonte jusqu’à l’entrée de la grotte; à mi-parcours et au niveau d’une ancienne tour, le chemin se dédouble : à gauche, on rejoint directement l’entrée principale, tandis que sur la droite, le chemin fait un petit détour, mais le passage offre par contre une jolie vue sur la cascade de tuf formée par la rivière qui sort de la grotte. |
Historique |
La grotte est connue depuis des temps immémoriaux sous le nom de “Trou des Fayes” ; dès le début de l’ère chrétienne, elle servit de nombreuses fois de refuge aux indigènes pourchassés par les "barbares" qui sévissaient dans la région. Bien plus tard, au 17ème siècle, on retrouve la trace d'écrits quand la ville de Bex avait interdit à ses habitants d'aller faire des voeux à la "fontaine des fées". |
En 1820, le Doyen Bridel décrit très rapidement la grotte dans un de ses ouvrages et il signale déjà la présence d’un “air stagnant” dans la galerie du fond. En 1831, c’est une expédition de Haller et Ott qui permet d’atteindre 600m de distance depuis l’entrée, mais le terminus exact de leur incursion n'est pas connue avec précision. En 1863, un homme va marquer l'histoire de la grotte : c'est le chanoine Gard, professeur au collège de la royale Abbaye de Saint-Maurice. Dans la littérature, certains auteurs lui attribue la "découverte" de la grotte, car l'entrée de cette dernière aurait été bouchée par des éboulements. En réalité, il est peu probable que depuis l'expédition de Haller et Ott en 1831, il y ait eu un tel bouleversement, mais ce qui est sûr, c'est que le chanoine Gard fut le grand promoteur et l'organisateur d'importants travaux de déblaiement et d'aménagement. Le chanoine Gard, philosophe, poète et savant, n’était pas moins un homme éminemment pratique et dès le début des aménagements, il décida d’exploiter la grotte en faveur de l’orphelinat pour jeunes filles de Vérolliez dont-il était fondateur. En 1865, il en confia la direction à la congrégation des Soeurs de St-Maurice, attachée à la Règle Augustine. Par ailleurs, afin de mieux la faire connaître, la grotte est re-baptisée “Grotte aux Fées”, nom plus poétique que “Trou des Fayes”; on traça alors un chemin pour s’y rendre et on édifia ensuite un pavillon rustique où les visiteurs pouvaient se désaltérer. Et, comme en Europe on était en pleine période romantique, le succès ne tarda pas à venir, car la visite d’une grotte était à même de combler tous les rêves; en 1868, on a compté ainsi plus de 3000 visiteurs. |
La
visite du lac et de la cascade tel que l'on se la représentait
au XIXème siècle
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Parallèlement à son ouverture touristique, une étude scientifique par le professeur F-A. Forel est effectuée en 1864. Le professeur transmit plus tard ses notes à celui qui est considéré comme le fondateur de la spéléologie, E-A. Martel. En 1897, ce dernier fait une première visite de la grotte, ainsi qu’une expérience de coloration pour déterminer les débits de la rivière. Dans une deuxième visite en 1901, en compagnie de H. Schardt, il tente de reconnaître l’extrémité de la galerie au “gaz extincteur”, mais sans succès. Un des gardiens de la grotte, François Maret, qui y vécut plus de quarante ans et dont le souvenir reste attaché à l’exploration de la grotte avec le chanoine Gard, pensait qu’il devait exister des prolongements au sommet de la cascade. Vers 1920, trop vieux pour entreprendre lui-même l’exploration, il légua son idée au gardien de cette époque, Augustin Jacquemin. Ce dernier avait déjà gravit quelques cheminées tout seul en s’aidant d’une perche à cheville qu’il hissait à mesure qu’il montait; dans l’une d’elles, à côté du passage supérieur à environ 350 mètres de l’entrée, on aperçoit encore aujourd’hui les traces de ses aventures. Toutefois, pour la cascade, Augustin Jacquemin se rendit compte que seul, il ne pouvait y arriver : il s’associa alors avec Denis Fournier. Les deux hommes entreprirent la remontée des cascades, en partie en escalade et en partie à l’aide d’échelles rudimentaires fixées par de simple fil de fer. Aux prix de nombreux efforts et même d’une chute de Jacquemin heureusement “amortie” dans le lac, ils atteignirent enfin le sommet des cascades : on était le 17 janvier 1925 et la suite de la grotte était découverte. On ne sait pas si Jacquemin et Fournier continuèrent l’exploration de la nouvelle galerie, mais probablement qu’une partie fut au moins parcourue. Quelques années plus tard, le 11 janvier et le 2 février 1929, une nouvelle équipe comprenant Jacquemin, Fournier, A. Virieux, F-L. Blanc (reporter à la Gazette de Lausanne) et Gos (alpiniste et photographe) va poursuivre la progression. Après deux expéditions, dont une de sept heures, l’altitude de 660m sera atteinte en un point qui est certainement le terminus actuel. Bien que l’honneur aurait du revenir à Augustin Jacquemin, cette galerie sera ensuite baptisée “Galerie Virieux”. Après ces expéditions, les visites dans la Galerie Virieux seront rares. A une date non déterminée et sur ordre du Colonel Hausmann de Bex, les lieutenants Pernet et Toricelli relèvent un croquis sur 300m. En décembre 1947, deux sorties sont organisées, la première avec Ducrey, Germanier et Fournier et la deuxième sans le premier nommé. A cette occasion, Fournier établis les premiers croquis (plan et coupe) du Réseau Supérieur, mais sans mensuration ! Le 7 février 1954, neuf membres de la SSS-Valais, sous la conduite de A.Grobet, effectuent une reconnaissance dans la Galerie Virieux dont ils atteignent le fond après 8 heures et demie d’expédition. La SSS-Valais sera de retour le 26 février 1956, date à laquelle A.Grobet et deux autres membres établissent un relevé topographique; en partant depuis le barrage au sommet de la cascade, ils arrêteront après 230m, transis de froid et les mains ne pouvant plus tenir un crayon. A la suite de cette expédition, il n’y aura plus aucune sortie à caractère spéléologique pendant près d’une trentaine d’année. En 1995, une première reconnaissance est effectuée par le GSL, puis la topographie est entreprise dès le début de l’année 1996, ceci avec l’aide du Spéléo Club des Préalpes Fribourgeoises (SCPF), mais aussi et surtout grâce à la complicité des gérants de la grotte, Sonia et Olivier Crittin-Reynard. En février 1999, une expédition est organisée pour plonger le siphon situé à mi-parcours dans le Réseau Supérieur (plongée étroite sur 10m), puis en juin de la même année une sortie peut enfin être effectuée dans la Galerie des Morts où près de 800m de topographie vont venir s'ajouter au développement. Les derniers travaux ont été entrepris dans les années 2000, d'abord par un interclub GSL-GSR afin de désobstruer un boyau dans la "Galerie des Touristes" mais le passage n'a pas été ouvert. Par la suite, le GSR a effectué divers travaux avec notamment l'exploration du terminus de la "Galerie de la Bouteille", puis en 2010 et après de gros efforts ce même club a réussi de faire la jonction avec la Grotte de St-Martin no.1 |
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