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EXPLORATIONS DANS LE JURA VAUDOIS


GROTTES AUX FEES DE VALLORBE


HISTORIQUE

15.02.2007

Les orifices des deux grottes sont connue depuis des temps immémoriaux, mais les premières descriptions que l'on connaisse ne concerne toutefois que la Grande Grotte, qui est aussi appelée Grotte de Monvéran. Elle fait notamment partie de ces cavités qui sont entourées de plusieurs légendes (voir page spécifique).

A la fin du 18ème siècle, une jeune fille appelée "La Beauté" s'y perdit, sa torche étant tombée et à la même époque la grotte est mentionnée par Venel (1795) qui conseille à personne d'y pénétrer sans guide. En 1834, Lardy effectue la première exploration détaillée connue dans le cadre de ses recherches "d'ossements fossiles antidéluviens", activité qui à cette époque était à la mode. Les mesures qu'il va effectuer depuis l'entrée jusqu'à la "Grande Cheminée" vont donner 560 pieds, ce qui est juste, car cela correspond à environ 160 mètres.
Le porche de la Grande Grotte. Lithographie de Delpech d’après un dessin de Constant Bourgeois, 1822. (Collection Pierre-Jean Baron)

Après 1850, les descriptions deviennent plus nombreuses, mais sont surtout destinées à des guides touristiques et de ce fait beaucoup moins précises, les auteurs ayant une fâcheuse habitude à embellir ou exagérer la description. Un exemple nous est ainsi donné par Vulliemin qui la compare "à un temple gothique dont la nef serait dégradée", plaçant ensuite la "Grande Cheminée" dans la première salle au lieu de la deuxième et attribuant à cette cheminée une hauteur de plus de 300 mètres !

A cette époque aussi, le lait de lune ou mondmilch intéressait au plus haut point les scientifiques, médecins et charlatans qui parcourait de nombreuses cavités pour étudier ou faire provision de cette matière. La grande grotte ne fut pas épargnée, car c'est au cours des années 1873-1874 que Schnetzler s'y rendit et arriva à la conclusion que le mondmilch est une substance "composée de cristaux d'aragonite en prisme rhomboïdaux droits et d'une matière amorphe, probablement organique, appartenant à des champignons microscopiques à laquelle est due la consistante gélatineuse de cette matière".

En 1899, E.Fournier et A.Magnin publient dans Spelunca le résultat de leurs travaux en Franche-Compté voisine, travaux qui ont parfois débordé sur la Suisse puisqu'on y trouve entre autre des informations sur les Grottes aux Fées de Vallorbe. Pour la Petite Grotte, les auteurs lui attribuent une longueur de 500 mètres (ce qui est quand même un peu exagéré), tandis que pour la Grande Grotte, un plan est pour la première fois publié. Ce plan est d'ailleurs assez fidèle ce qui est étonnant quand on sait que Fournier à écrit :

" le seul mode d'éclairage pratique sous terre est la bougie. Les lampes électriques et les lampes à acétylène sont des impédimenta qui ne sont de mise que dans les grottes aménagées ou dans des cavernes complètement connues, où l'on est assuré à l'avance de ne rencontrer aucun obstacle sérieux ".
Plan de la Grande Grotte dessiné par E.Fournier et publié en 1899 dans "Spelunca"

Au cours des premières années du 20ème siècle, l'attrait touristique que représente ces grottes augmete de plus en plus et chaque guide ou dépliant de la région va comprendre un passage pour les signaler aux voyageurs.
Visite à la Grande Grotte en 1904 ( collection PB )

En 1933 paraît un guide local avec un nouveau plan de la grande grotte, mieux orienté et plus réel que le premier, mais sans échelle. Par la suite, les grottes vont aussi devenir un terrain de jeux pour les enfants et les scouts ce qui va certainement en faire les deux grottes les plus parcourues du canton de Vaud.

De 1949 à 1953, la toute nouvelle section de Lausanne de la SSS (GSL) relève un plan précis des deux grottes et effectue divers travaux dont la désobstruction du "Passage à Grand Père" dans la Grande Grotte ce qui permet d'explorer une nouvelle partie. Dans la Petite Grotte, plusieurs tentatives pour remonter une cheminée avec un mât finira par aboutir, mais pour explorer finalement qu'une courte galerie d'une dizaine de mètres.

On peut encore signaler que plusieurs vieilles inscriptions furent trouvées sur la paroi sud de la Grande Grotte lors d'une sortie faite le 22 février 1950 en compagnie de Norbert Casteret, spéléologue français de renom et écrivain de talent.
Topographies de Baron (GSL) en 1949-1953

Après ces premiers travaux, les spéléologues lausannois du GSL ne vont pas baisser les bras affin de trouver LA suite. En 1963, la désobstruction du laminoir terminal de la Petite Grotte permet d'explorer 30 mètres de galeries, en 1975 l'escalade de la "Grande Cheminée" ne donnera malheureusement que sur un diverticule remontant, puis en 1990 le franchissement d'une étroiture sévère après le "Passage à Grand Père" permet de trouver un prolongement sur un peu moins d'une vingtaine de mètres.

Par ailleurs, une série de révisions topographiques (1983, 1999 et 2001), mais aussi et surtout des sorties d'observations vont aboutir à la conclusion qu'il existe un réseau caché. Et les deux seuls endroits pour le trouver sont :
1 ) Dans la Petite Grotte, la "Faille des Genevois", ainsi nommée suite aux désobstructions
     menées par les spéléologues de la SSS-Genève.
2 ) Dans la Grande Grotte, une faille après le "Passage à Grand Père" où divers spéléologues
     du canton, y compris des lausannois, avaient déjà effectués des travaux.

Finalement, sous l'impulsion de deux membres vraiment très motivés et qui resteront les "moteurs" de cette aventure, le GSL va démarrer en 2000 une longue désobstruction dans cette dernière faille qui deviendra la "Faille des Lausannois". Cette désobstruction se poursuivra ensuite en compagnie du GSR et du SCC jusqu'à la découverte du nouveau réseau.
Lien vers la page désobstructions



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